Projet | Les mondes de la musique à l'épreuve des violences de genre

« Les mondes de la musique à l'épreuve des violences de genre. Une comparaison France-Japon »

 

Co-responsables du projet

  • Chiharu Chujo, Université Jean Moulin Lyon 3, IETT (et membre associée de l'IFRAE UMR 8043)
  • Marie Buscatto, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IDHE.S UMR 8533

Autres membres du projet

  • Alice Laurent-Camena, Université Rennes 2, Arènes UMR 6051
  • Mari Nagatomi, Université du Kansai (Japon)
  • Ionela Roharik, EHESS/CNRS, CESPRA UMR 8036
  • Tanaka Tôko, Université de Tokyo (Japon)

Présentation du projet


Le projet « Les mondes de la musique à l’épreuve des violences de genre. Une comparaison France-Japon » s’inscrit dans la dynamique de réflexion suscitée par le mouvement #MeToo, qui a mis en lumière l’ampleur des violences sexistes et sexuelles dans de nombreux secteurs, y compris les milieux artistiques. Longtemps considérés comme des espaces progressistes, ouverts et tolérants, les mondes de la musique n’échappent pas à ces problématiques, mais ils restent encore peu étudiés du point de vue des violences de genre.

Ce projet vise à combler ce manque en développant une analyse sociologique des violences de genre dans les mondes musicaux à travers une approche comparative entre la France et le Japon. Il s’agit d’interroger les formes multiples de violences (allant des blagues sexistes aux agressions sexuelles), leur banalisation, leur invisibilisation ou au contraire les dynamiques qui permettent leur dénonciation. À partir d’une perspective résolument intersectionnelle, le projet prend également en compte les effets croisés du genre, de l’âge, de la classe et de la race sur la production et l’expérience de ces violences, que ce soit du côté des victimes ou de celui des agresseurs.

L’originalité du projet repose à la fois sur sa dimension internationale et sur la diversité des scènes musicales explorées. Les chercheures impliquées, toutes spécialistes de leur terrain, travaillent sur des genres musicaux variés : jazz, musiques électroniques, musique classique, J-pop, country music, etc. Le croisement de ces terrains permet de révéler des logiques sociales à la fois spécifiques à chaque contexte et transversales. L’approche comparative France-Japon favorise ainsi une mise à distance analytique et une réflexion épistémologique renouvelée sur les violences de genre dans les arts.

Trois grandes étapes structurent le déroulement du projet :
  1. Une première réunion méthodologique interne (en visioconférence) a permis de définir les outils d’enquête partagés et de confronter les hypothèses initiales.
  2. Une rencontre intermédiaire, également en ligne, a favorisé un premier échange sur les résultats et les obstacles rencontrés sur le terrain.
  3. Une journée d’étude internationale s’est tenue les 16 et 17 novembre 2023 à l’INALCO, réunissant chercheur·es et praticien·nes autour de ces questions, et ouvrant les échanges à d’autres disciplines artistiques (danse, théâtre, arts visuels, etc.).
Les résultats des recherches feront l’objet d’une publication collective dans la revue Volume ! La revue des musiques populaires, prévue pour 2026, sous la direction de Marie Buscatto et Chiharu Chujo.
En conclusion, ce projet adopte une approche à la fois empirique et réflexive, s'appuyant sur des études de terrain spécifiques tout en visant à approfondir notre compréhension des mécanismes sociaux qui perpétuent les violences de genre dans les milieux musicaux, ainsi que des conditions requises pour les remettre en question.

Financement


Outre le financement de l'IETT, le projet a bénéficié du soutien de l'IFRAE et de l'IDHE.S, et a été lauréat d'un appel à projets de la Cité du Genre (Université Paris Cité)