Projet Impulsion-PALSE | Les théâtres brésiliens et de pays américains durant la Guerre froide

« Les théâtres brésiliens et de pays américains comme terrains d'échanges et d'affrontements culturels durant la Guerre froide (1946-1978) »

 

Responsable du projet

  • Símele Soares Rodrigues, Université Lyon 3, IETT (jusqu'en 2020) / LARHRA (depuis 2020)

Présentation du projet


Les théâtres brésiliens et de pays américains comme terrains d’échanges et d’affrontements culturels durant la Guerre froide (1946-1978) constituent un objet d’étude inédit dans le carrefour multidisciplinaire des disciplines de l’histoire politique et culturelle et des relations internationales. Ce sujet, issu de ma thèse de doctorat sur l’américanisation culturelle du Brésil, vise à pousser les frontières brésiliennes et à s’interroger sur la pertinence de ce phénomène dans les trois Amériques, à commencer par les pays du Cône Sud (Brésil, Argentine, Chili, Paraguay, Uruguay).

Cette analyse s’insère dans un projet continental et transatlantique plus large qui consiste à élaborer une cartographie des relations culturelles (théâtre, musique, arts plastiques, danse) des pays sud-américains - ayant le Brésil dans le centre de la discussion - avec les Etats-Unis (dans un prisme continental) mais aussi entre eux-mêmes (dans une optique régionale) et avec la France et l’Union Soviétique (portant transatlantique). Ces relations culturelles quadrangulaires sont d’une extrême importance dans un contexte de conflit bipolaire car la culture s’avère une « arme » fondamentale pour éteindre les influences des deux puissances surtout dans les régions en dehors de l’axe classique de la Guerre froide : le monde « périphérique ». L’objectif porte sur l’éclairage de deux actions principales : celles menées par une diplomatie officielle (Département d’État, de l’Agence d’Information des Etats-Unis-USIA, Itamaraty), ou bien celles d’une coopération publique-privé avec des entreprises culturelles locales.

Pour y parvenir, je travaille avec des sources classiques des archives diplomatiques - des ministères des affaires étrangères, par exemple celles de l’Itamaraty (Brésil), du Quai d’Orsay (France), du NARA (Etats-Unis) - mais surtout avec celles peu actionnées jusqu’à présent (fonds des associations privées, de théâtres, des entreprises d’événements culturels). L’usage de ces collections est essentiel pour étudier les relations culturelles internationales des Amériques, surtout dans ces pays où les circuits et les transferts culturels ne sont pas essentiellement une affaire d’Etat. En outre, alors que les historiens européens ont bien étudié les relations culturelles européennes en mettant en exergue plusieurs modalités artistiques depuis quelques années, ce sujet, concernant les Amériques, n’a quasiment pas encore été abordé à partir d’une approche historique à la fois politique et culturelle.
Par ailleurs, ce projet vise notamment à digitaliser ou photographier les documents des fonds théâtraux (classer/préserver/conserver) et à créer une base de données en ligne. Cela s’avère fondamental au moins pour deux raisons : la première, pour préserver la mémoire artistique des échanges artistiques des pays américains et, la seconde, pour rendre plus facile l’accès de cette documentation aux futurs chercheurs qui, dans la majorité de cas, ne peuvent pas se rendre sur place pour développer leurs études. Pour finir, ce projet de recherche a pour objectif de créer un premier réseau académique des spécialistes français et des pays américains en relations culturelles internationales.

L’équipe que je souhaite piloter est bien positionnée pour débuter ce projet interdisciplinaire et transnational, renforçant ainsi les échanges intellectuels entre les deux continents à la fois en développant la recherche à titre individuel/local et celles d’ampleur collective. Cette équipe sera composée d’un partenariat universités-institutions non académiques mobilisant notamment du personnel technique (archivistes et informaticiens). Ce projet intéresse notamment des collègues de l’Université de Lyon 3, de l’Université de São Paulo, de l’Université de Brasilia, du Centro de Experimentación del Teatro Colón et du Teatro Cervantes de Buenos Aires (Argentine), du Centro de Investigación, Documentación y Difusión de las Artes Escénicas del Teatro Solís (Uruguay), du Centro de Documentación de las Artes Escénicas del Teatro Municipal Santiago (Centro DAE) au Chili, et du Teatro Municipal Ignacio A. Pane (Paraguay).

Financement


Ce projet a bénéficié du soutien du Service de la Recherche de l'Université Lyon 3 dans le cadre du dispositif Impulsion-PALSE (Programme Avenir Lyon Saint-Etienne)