[IETT] Conférence | Créer des espaces sûrs dans un contexte hostile : les luttes féministes et la scène musicale japonaise

Dans le cadre du cycle de conférences "Art et société en Asie de l’Est : analyse des pratiques contemporaines" (2025-2026), CHUJO Chiharu proposera une intervention intitulée : « Créer des espaces sûrs dans un contexte hostile : les luttes féministes et la scène musicale japonaise »

L'intervention de CHUJO Chiharu s'inscrit dans un cycle de conférences qui a pour objectifs de faire connaître les pratiques artistiques contemporaines en Asie de l’Est (Chine, Corée, Japon) ainsi que les enjeux sociaux, politiques et culturels qui leur sont liés dans un contexte où l’art et la culture sont de plus en plus mobilisés dans la gestion de questions sociétales, qu’il s’agisse de renforcer la cohésion sociale en créant des espaces de dialogue ou de revitaliser des espaces urbains en permettant à leurs habitants de se les réapproprier, générant de nouvelles formes d’investissement de la création.

Présentation de la conférence de CHUJO Chiharu 

Au Japon, les mobilisations féministes contre les violences basées sur le genre (VBG) dans le monde de l’art et de la musique s’inscrivent dans un contexte social, médiatique et institutionnel particulièrement peu favorable. Cette intervention propose une lecture historiographique et ethnographique des dynamiques de violence et des résistances qu’elles suscitent dans les scènes musicales, en particulier dans les clubs de musiques électroniques, longtemps marginalisés juridiquement et moralement. 
L'étude se penche sur un collectif féministe de DJ basé à Tokyo, analysant les tactiques d'activisme déployées, les conflits entre l'invisibilisation des violences et la stigmatisation des lieux de fête, ainsi que les stratégies de « queerisation » de l'espace clubbing en tant que pratique politique. En mobilisant des contributions récentes sur les violences dans les sphères artistiques (Buscatto et al., 2025 ; Hill et al., 2024), il s'agira d'exposer comment le milieu musical japonais offre un cadre d'analyse pertinent pour étudier les effets combinés de la précarité artistique, du contrôle moral et de la faible institutionnalisation des luttes féministes.